Le système immunitaire IV

Quand le système immunitaire va mal

Aujourd’hui, nous finissons enfin notre saga épique sur le système immunitaire. Nous avons vu beaucoup sur le sujet, et on peut conclure que le corps est très efficace quand il faut se protéger. Malheureusement, le système immunitaire n’est pas parfait, et aujourd’hui nous allons voir trois cas où le système immunitaire ne se comporte pas correctement: les allergies, les maladies auto-immunes, et l’immunodéficience.

Les allergies: Quand le corps cherche désespérément des problèmes là où il n’y en a pas

Le concept d’allergie est simple: le corps réagit à un antigène inoffensive et cause une réaction immunitaire trop forte. Dans le cas d’Allergie, les antigènes sont appelés allergènes. Les allergènes les plus communs viennent de la nourriture ou du pollen, mais pratiquement tout peut potentiellement causer une réaction allergique. Une réaction allergique commence comme toute inflammation: l’allergène entre dans le corps, il est attrapé par les cellules dendritiques et présentés aux lymphocytes. Les lymphocytes CD4 se spécialisent ensuite dans une réponse Th2, forçant la grande production d’anticorps contre l’allergène. Cependant, la plupart des anticorps produits sont nommés IgE, et vont aller s’attacher à un globule blanc appelé mastocyte. Ces cellules sont remplis de vésicules pleines de cytokines. Du coup, les mastocytes sont maintenant capables de reconnaître l’allergène. L’allergie est développée, mais nous n’en souffrons pas encore les conséquences. Si l’allergène revient, les mastocytes vont le reconnaître et envoyer toutes leurs cytokines pour commencer une attaque immunitaire. Seulement, il n’y a rien à attaquer. Du coup, on se retrouve avec des symptômes comme des démangeaisons, des éternuements et de la toux. La plupart du temps, les symptômes s’en vont d’eux-mêmes quand l’allergène est sorti du corps. Cependant, en cas d’exposition à l’allergène à long-terme, les effets sont plus dangereux, causant la mort cellulaire, l’irritation des poumons, etc… Enfin, pour des raisons encore inconnues, certaines allergies sont extrêmement mortelles. Elles sont la cause de choc anaphylactique, qui est formé par une éjection immense de cytokines dans tout le corps, menant à une attaque immunitaire dans tout le corps. Normalement, les allergies sont restreintes à une partie du corps, comme la peau ou les poumons, mais en cas de choc anaphylactique, tout le corps est inflammé, ce qui est très dangereux. Les pires effets sont la contractions des muscles du coeur et des poumons, rendant la respiration difficile. De plus, la pression artérielle descend dangereusement. Heureusement, un choc anaphylactique peut être stoppé si on agit rapidement. Il suffit d’utiliser une EpiPen, qui va injecter de l’épinephrine (qu’on connaît sous le nom d’adrénaline), qui va contrer tous les effets du choc [source / source / source / source / source].

Malheureusement, nous ne savons pas tout sur les allergies. On comprends comment elles fonctionnent, mais on ne sait pas pourquoi seulement certains développent des allergies quand d’autres n’en ont pas. Une hypothèse pour expliquer cela et l’hypothèse de l’hygiène. Notre environnement est devenu de plus en plus propre alors que les humains ont évolués, ce qui a réduit les risques d’infection grandement. Malheureusement, cela a aussi réduit l’exposition à certains pathogènes. L’exposition aux pathogènes aident le corps à comprendre ce qui est dangereux et ce qui ne l’est pas, et ce manque pourrait expliquer pourquoi de nos jours il y a de plus en plus d’allergies. Ce n’est cependant qu’une hypothèse pas encore prouvée. Il y aurait également un grand composant génétique dans les allergies, ce qui expliquerait pourquoi certains pays ont plus d’allergies que d’autre [source / source / source].

Les maladies auto-immunes: quand le corps s’en prend à lui-même

Dans mon premier article sur le système immunitaire inné, j’ai mentionné l’importance de la discrimination du soi et du non-soi. Quand cette discrimination ne fonctionne pas, on se retrouve avec une maladie auto-immune. Les personnes atteintes de ces maladies voient leur système immunitaire attaquer leur propre corps. Aujourd’hui je vais parler de deux maladies assez communes: le diabète de type 1 et la sclérose en plaque [source].

Le diabète de type 1 est causé par une attaque immunitaire contre les cellules beta du pancréas, ce qui cause une perte totale d’insuline. L’insuline est une hormone essentielle pour la régulation du glucose. Les sucres que l’on mange sont séparés en plusieurs molécules de glucose qui se retrouvent dans le sang. L’insuline fait en sorte que les cellules puissent absorber le glucose et l’utiliser comme énergie. Dans le cas du diabète de type 1, les cellules ne peuvent pas absorber le glucose, ce qui cause de l’hyperglycémie, soit un fort taux de glucose dans le sang. Les symptômes sont souvent un appétit et une soif intense, et une dangereuse perte de poids. Malheureusement, il n’y a pas de remède contre le diabète de type 1, et on ne sait pas encore pourquoi cette maladie existe. Les personnes avec le diabètes peuvent très bien vivre du moment qu’ils s’injectent de l’insuline [source / source / source / source].

La sclérose en plaque est plus complexe puisqu’elle touche les neurones. Les personnes atteintes ont des attaques immunitaires contre une partie du neurone appelée la myéline. Du coup les neurones deviennent moins efficaces. Cela cause plusieurs symptômes comme des troubles moteurs ou de la vue, des problèmes de balance, et plein d’autre. La sclérose en plaque est unique à chaque individu, ce qui la rend très difficile à traiter. Pire encore, la plupart des cas empire avec le temps: pour chaque attaque immunitaire chez la personne, les symptômes empirent. Malheureusement, il n’y a aucun remèdes, et les traitements aident seulement à calmer les symptômes et empêcher qu’ils empirent. La cause de la sclérose en plaque n’est pas entièrement connue, l’environnement a beaucoup d’influence sur le développement de la maladie. Par exemple fumer, une infection virale, ou une exposition au soleil trop forte pourrait augmenter les chances de développer la sclérose en plaque [source / source / source].

L’immunodéficience: quand il n’y a pas de système immunitaire

Comme son nom l’indique, l’immunodéficience c’est l’absence du système immunitaire. La plupart du temps, c’est l’absence de lymphocyte fonctionnels. Ces maladies sont particulièrement dangereux: la maladie en elle-même n’est pas mortelle, mais une simple infection peut tuer. Les cas d’immunodéficience les plus communs sont le SIDA et le DICS.

Le SIDA, ou syndrome d’immunodéficience acquis, est la forme avancée d’une infection VIH. Quand le virus entre le corps, il va infecter les lymphocytes T CD4 et empêcher leur fonctionnement. Du coup, le système immunitaire ne fonctionne pas correctement. If le VIH persiste et n’est pas éliminé, la personne ne pourra plus former de lymphocyte CD4 du tout. Les raisons de ce changement sont inconnus, mais il en résulte un système immunitaire complètement dysfonctionnel. Comme on le sait, il n’y a aucun remède contre le SIDA, mais si le VIH est repéré tôt, il peut être retiré avant le développement du SIDA. De plus, les personnes diagnostiqués du SIDA peuvent vivre très bien [source / source].

Le DCIS, aussi appelé le déficit immunitaire combiné sévère, est une maladie qui touche les nouveaux-nés, qui empêche la production de lymphocytes. N’importe quelle maladie est maintenant mortelle car le corps ne peut pas se défendre. Il n’y a qu’un remède: un transplant de la moelle osseuse. Cette maladie est devenue plus connue grâce à David Vetter. Il est né avec cette maladie, mais ne pouvait pas avoir de transplant. Du coup, il a vécu dans une bulle plastique dans un hôpital, le protégeant des maladies. Il a survécu 12 ans, ce qui est un exploit. Cette histoire a inspiré le film Bubble Boy [source / source].

Cette article marque la fin de notre série sur le système immunitaire. Bien sûr il y a encore beaucoup de chose à apprendre sur le sujet, mais cette série est un bon début. J’espère avoir rendu le sujet intéressant, et pas d’inquiétude, nous reviendrons sur le système immunitaire très bientôt, quand nous parlerons de la microbiologie.

Le système immunitaire III

Les conséquences de l’activation du système immunitaire: Les lymphocytes mémoires et les vaccins

Aujourd’hui, nous continuons notre saga épique sur le système immunitaire. La semaine dernière, nous avions gagné et le pathogène était enfin détruit. Mais ce n’est pas la fin pour notre système immunitaire: d’abord, on doit l’atténuer pour empêcher qu’il cause des dommages. Ensuite, il doit réparer les dommages que le pathogène a créé, et enfin, il doit faire en sorte que la prochaine fois que le pathogène apparaît, il sera prêt au combat.

Même si le pathogène est entièrement retiré du corps, le système immunitaire est toujours dans l’action: il cherche des antigènes et des cellules infectées a détruire. Mais il n’en reste plus. Pire encore, les cytokines produites par le système immunitaires sont souvent la cause de symptômes désagréables. C’est le cas de la molécule interleukine-6, qui est la cause des fièvres. Pour que le corps soit en santé de nouveau, on doit désactivé le système immunitaire. C’est là qu’une sous-catégorie des lymphocytes T CD4 entre en jeu: les lymphocytes T régulateurs ou Treg. Le but des cellules Treg est de restaurer la balance: si le système immunitaire est activé pendant trop longtemps, il fait plus de mal que de bien, du coup les cellules Treg l’atténue. Les cellules Treg agissent principalement en inactivant la prolifération et la multiplication des lymphocytes, mais il peut aussi les inactiver complètement. Pour ce faire, elles utilisent principalement la cytokine appelée interleukine-10 (IL-10). Une fois le système immunitaire désactivé, il va mettre toute son attention sur la réparation du corps. Le pathogène a fait beaucoup de dégâts: il y a pleins de résidus de cellules mortes, et des « trous » dans les tissus là où les cellules infectées étaient. La plupart des cellules immunitaires, particulièrement les macrophages, vont enlever tous les débris. Les lymphocytes quant à eux vont produire des cytokines qui vont accélérer la multiplication des cellules pour remplacer celles qu’on a perdues. Ces mécanismes font partis du système immunitaire de type 2, qui ne s’occupe que de la réparation [source / source / source / source].

Maintenant que le corps est en santé, il est temps pour le système immunitaire de se regrouper: ce genre de dommage ne doit pas se reproduire. Pour cela, un petit groupe de lymphocyte va devenir presque immortel et s’appeler des lymphocytes à mémoire. Par exemple, on trouvera des lymphocytes B à mémoire. Ceux-ci vont produire à l’infini des anticorps capables de combattre le pathogène qu’elles connaissent. Du coup, notre sang sera plein d’anticorps prêts à combattre dès que le pathogène sera découvert. Il existe aussi des lymphocytes T à mémoire, mais ils existent sous différentes formes. Les lymphocytes T effecteurs à mémoire vont se balader dans tous le corps, prêt à tuer les cellules infectées par le pathogènes qu’ils connaissent. Les lymphocytes T de la mémoire centrale résident dans les ganglions lymphatiques et sont capables de se multiplier très rapidement en cas d’infection. Tous type de lymphocyte mémoire créé le même effet: si le pathogène est rencontré de nouveau, le corps possède déjà l’arsenal du système immunitaire adaptatif, ce qui le rend plus fort et plus rapide à combattre le pathogène [source / source / source / source / source / source].

La présence des lymphocytes mémoires fait en sorte que le body soit prêt à combattre n’importe quelle maladie. Du coup, est-ce qu’on peut préparer le corps contre les maladies nous-même? La réponse est oui: si notre corps est en présence d’antigènes, il va pouvoir préparer ses défenses sans entrer dans une attaque immunitaire complète. C’est le concept des vaccins. Je pourrais parler des vaccins pendant très longtemps, mais aujourd’hui je me contenterais de répondre à quelques questions que je vois le plus souvent.

1. De quoi est composé un vaccin?

Il y a différentes sortes de vaccins en fonction du virus ou de la bactérie utilisée, mais en général on y trouve deux ingrédients principaux. D’abord, il y a la substance active. C’est une très petite quantité de l’antigène du pathogène contre lequel nous voulons être protégés. Cela peut être le pathogène entier mais mort, ou simplement une partie du pathogène qui contient l’antigène. Mais ce n’est jamais le pathogène capable de créer une maladie. Encore une fois, le but est simplement de présenter les antigènes, pas le pathogène, comme ça les symptômes de la maladie ne sont pas présents. Cependant un pathogène mort n’est pas capable d’activer le système adaptatif, puisque le système inné va l’enlever très rapidement. Du coup, les lymphocytes à mémoire ne seront pas formés. C’est pour cela que l’on utilise un deuxième ingrédient: les adjuvants. Les adjuvants vont simplement stimuler le système immunitaire, ce qui forcera l’activation du système adaptatif et la création des lymphocytes à mémoire. Les autres composants des vaccins vont soit nous protéger du pathogène, soit le désactiver. Par exemple, on entend souvent que les vaccins contiennent du formaldehyde, ce qui est vrai. La présence de formaldéhyde est essentielle pour inactiver certains virus, et la quantité est si faible qu’aucun dommage ne peut être causé [source / source].

2. Les vaccins peuvent-ils nous faire du mal?

Comme tout médicament, les vaccins peuvent aussi causer des problèmes. D’abord, il y a des effets secondaires, comme de la fièvre ou un mal de tête, qui est causé par l’activation du système immunitaire. On a reporté des cas plus graves, comme des saignements ou des problèmes gastro-intestinaux. Ces cas sont très rares, mais malheureusement, on n’en connaît pas la cause. Il se peut que les vaccins n’y soit pour rien et qu’une maladie en soit la cause. Il y a également des cas où les vaccins peuvent être dangereux. Un vaccin peut interagir avec un médicament et causer des effets néfastes par exemple, du coup il faut mentionner à son médecin quels médicaments sont pris au moment du vaccin.Certains virus deviennent plus forts en présence d’autres virus, donc se faire vacciner alors qu’on est malade n’est pas une bonne idée. Enfin, les personnes avec un système immunitaire dysfonctionnel ne peuvent pas se faire vacciner. Cela inclut les personnes sous chimiothérapie, les personnes qui prennent des hormones pour réattribution sexuelle, ou les personnes atteintes de maladies comme le SIDA. Puisque les vaccins actionnent le système immunitaire, les effets secondaires sont obligatoires. Mais les bénéfices du vaccins sont plus importants. Certaines maladies sont mortelles, et les vaccins sont notre seul ligne de défense face à elles. Cependant, si vous êtes préoccupés par des effets secondaires, ou si des membres de votre famille ont eu des problèmes après s’être fait vacciné, il faut en parler avec votre médecin, qui décidera s’il est sécuritaire pour vous d’être vacciné [source].

3. Pourquoi se faire vacciner?

Les vaccins sont importants pour deux raisons: d’abord, ils font en sorte que nous pouvons combattre certaines maladies. Mais la vaccination est aussi importante pour l’immunité grégaire. J’ai mentionné que certaines personnes ne peuvent pas se faire vacciner, du coup elles sont susceptibles d’être malades. La plupart des virus fonctionne par transmission entre humains. Si tout le monde est vacciné, le virus ne peut pas rentrer dans la population et atteindre les personnes qui ne peuvent pas être vaccinés. À l’inverse, les personnes qui ne se vaccinent pas donne une porte d’entrée aux virus, qui peut ensuite atteindre les personnes qui ne peuvent pas se vacciner. De nos jours, les vaccins servent à protéger les personnes susceptibles plus qu’à nous protéger nous-même [source].

4. Les vaccins peuvent-ils causer l’autisme?

Non. Cela a été prouvé des centaines de fois, il n’existe aucun lien entre le vaccin et l’autisme. Mais il est intéressant de comprendre d’où vient cette légende. En 1998, un scientifique nommé Andrew Wakefield a publié un article prouvant que le vaccin MMR causait l’autisme. La presse l’a vulgarisé et le public s’est enragé contre les vaccins. Mais il y avait un problème: personne dans la communauté scientifique n’était capable de reproduire les résultats de Wakefield. C’est normal: il les avait inventés. Il avait modifié ses données pour montrer ce qu’il voulait. Pire, il a ensuite été découvert qu’il y avait un but financier: son article mentionne que les seuls vaccins qui n’étaient pas dangereux étaient ceux qu’il avait inventé. Enfin, on découvrit que son utilisation de souris et d’humains n’était pas éthique. Résultat, il perdit sa license médicale et l’article fut détruit. Mais le mal était fait: les gens avaient peur des vaccins, et malgré l’immense quantité d’article prouvant que les vaccins n’ont aucun lien avec l’autisme, les gens continuent de le croire. Cette controverse nous montre également la discrimination toujours présente dans notre société: les parents préfèrent des enfants morts à des enfants autistes. L’autisme est vu comme une maladie horrible, alors que les personnes autistes vivent très bien avec et s’adaptent parfaitement. C’est le manque d’éducation sur les maladies mentales qui les présentent comme monstre [source].

5. Les vaccins sont-ils sécuritaires?

Pour répondre à cette question, je vais paraphraser mon professeur d’immunologie, qui l’explique mieux que personne. Cela dépend de la définition de sécuritaire. Si cela veut dire ne peut pas causer de tort, alors non, les vaccins ne sont pas sécuritaires. Mais prendre de l’Advil, ou faire une opération ne l’est pas non plus. Il y aura toujours des effets secondaires, mais encore une fois les bénéfices sont bien plus importants. Cependant, si sécuritaire veut dire capable de protéger d’un danger 9comme une ceinture de sécurité de voiture par exemple), alors les vaccins sont les médicaments les plus sécuritaires qui existent au monde. Les vaccins sont les seuls lignes de défense contre certaines maladies dont on ne possède pas de traitement.

Cet article est peut-être un des articles les plus importants que j’ai écrit, surtout en voyant ce qu’il se passe de nos jours. L’épidémie de rougeole au Canada et États-Unis était 100% évitable par vaccination. Cela prouve le danger du mouvement anti-vaccin. On doit continuer à éduquer les personnes sur la vaccination pour empêcher d’autres enfants de tomber malade.