Aujourd’hui nous allons parler d’une expérience intéressante débutée par un scientifique russe nommé Belyaev. Belyaev cherchait à comprendre comment les chiens ont pu être domestiqués. Les chiens sont en effet des animaux très uniques: ils sont capables de nous aimer, comme l’ont prouvés des études par IRM, et peuvent démontrer de l’affection envers nous. Pourtant, nous en savons peu sur la domestication des chiens. L’hypothèse la plus acceptée démontrent que les chiens de nos jours descendent des loups, mais ces loups démontraient des attributs bien spécifiques. Ils devaient d’abord être capable de digérer notre nourriture, mais aussi ne pas se montrer agressifs envers nous. À part ces facteurs, la domestication des loups est encore inconnue, et l’une des plus grande raison est le temps. Des études génétiques et archéologiques ont estimées que la domestication des chiens a commencé il y a entre 20 000 et 40 000 ans, et a continué d’évoluer depuis. À cause de la grande période temporelles, il y a eu de grands changements dans notre société, ce qui rends la compréhension ou la réplication de la domestication très difficile. Pourtant, il y a 60 ans, Belyaev a essayé de répliquer la domestication des chiens [source / source / source].
À la place des loups, Belyaev a décidé de domestiquer des renards. Pour ce faire, il a pris un couple de renards sauvages, et a observé les comportements de leur progéniture. Il a ensuite choisit les bébés les plus calmes et moins apeurés à la vue des humains, et les a autorisés à se reproduire. Les autres bébés n’ont pas pu se reproduire. Et après 60 ans, nous nous retrouvons avec des renards « apprivoisés ». Ces renards sont capables de vivre avec les humains sans peur, et ne se cachent plus à la vue d’étrangers. C’est une grande différence si l’on compare avec les renards sauvages, souvent agressifs envers les humains ou qui s’enfuient à leur vue. Ces renards existent toujours aujourd’hui, il y en a même quelques uns au Canada, et peuvent même s’acheter comme animaux de compagnie [source / source].
Bien que ces renards soient plus cordiaux envers les humains, ils sont loin d’être apprivoisés. Comparons-les avec nos chiens: quand un chien a peur, il va voir son maître. Quand son maître rentre, le chien est content, et un chien qui s’ennuie va chercher à jouer avec son maître. Les renards ne font rien de tout ça. Notre relation avec ces renards s’approchent plus de celle qu’on a avec nos poissons: on les nourrit et ils n’ont pas peur de nous, mais sans plus. Certaines personnes ont vu que le renard va vers son maître quand il a peur, mais c’est loin d’être un automatisme. Ce n’est pas totalement juste de comparer ces renards aux chiens. Après tout, ils n’ont pas eu 40 000 ans d’évolution, mais juste 60. Pourtant, Belyaev était sur le bon chemin: les premiers loups domestiqués étaient sûrement plus semblables à ces renards qu’à nos chiens. Alors peut-être que dans 1000 ans nous aurons des vrais renards domestiqués [source / source].
Cette expérience est une bonne ouverture sur une pratique vieille comme le monde: la sélection artificielle. On aime souvent regarder les anciennes pousses de maïs ou de pastèque. Le maïs était tout petit et avait très peu de grains, et la pastèque avait plus de vert que de rouge, et énormément de pépins. Comparés aux pousses de nos jours, la différence est impressionnante, et est due en grande partie à la sélection artificielle. Quand on pratique la sélection artificielle, on ne choisit que les pousses les plus utiles à notre société, et on ne replante que celles-ci et pas les autres. Donc il y a des années, les agriculteurs n’ont replantés que les maïs ayant le plus de grains et les pastèques ayant le moins de pépins. Avec le temps, seules les pousses qui nous intéressent sont produites et les vieilles formes de maïs et de pastèque n’existent plus. On peut expliquer ça par la génétique: le nombre de grains est causé par l’expression d’une allèle spécifique, donc en plantant la plante avec le plus de grains, on assure que cette allèle sera exprimée et pas les autres [source / source].
La sélection artificielle chez les plantes est assez facile à faire, même si le procédé est long. En fait, elle est si facile que maintenant on peut le faire avec l’ingénierie génétique. On sait quelle allèles permet de produire le plus de grains, du coup on modifie nos graines pour qu’elles n’expriment que cette allèle et pas les autres. Ainsi, on produit un OGM. Le principe d’un OGM est un peu plus compliqué, mais leur invention permettait de ne pas perdre les décennies que prenait la sélection artificielle et d’avoir les meilleures pousses le plus vite possible. Cependant, pour l’expérience de Belyaev, la sélection artificielle est plus compliquée. Les comportements animaliers ne peuvent pas être expliqués seulement par la génétique. Prenons un exemple: il y a 20 000 ans, certains loups étaient plus dociles envers les humains, mais pas tous. Les loups les plus dociles avaient plus de chance d’avoir de la nourriture proposée par les humains. Maintenant imaginons qu’il y avait une maladie contagieuse contenue dans les volailles, qui étaient mangées par les humains et les loups. Les humains, puisqu’ils cuisaient leur viandes, ne tombaient pas malades. Les loups sauvages eux se contentaient de manger la volaille crues et tombaient malades. Les loups docile, recevant de la nourriture cuite de la part des humains, ne tombaient pas malade. Du coup, les loups dociles survivaient en plus grand nombre alors que les loups sauvages mourraient, ce qui augmentait le nombre « d’allèle de docilité », et il y avait donc plus de loups dociles. J’ai inventé ce scénario, il est donc peu probable qu’il soit vrai, mais il montre que les relations entre humains et loups sont aussi cruciales que la génétiques dans le développement de la domestication. L’expérient de Belyaev sur les loups étant scientifiquement contrôlée, beaucoup de ces relations sont supprimées, ce qui pourrait empêcher la domestication totale [source / source].
En conclusion, l’expérience sur les renards nous aide à comprendre certaines étapes de la domestication. Oui, cette expérience n’est pas parfaite, mais elle nous montre que la sélection artificielle à dû jouer un rôle certain dans la domestication des loups et des chiens. De plus comme ces renards peuvent maintenant vivre avec des humains, de plus en plus sont retirés de l’environnement très contrôlé, et c’est peut-être ces renards-là qui vont nous aider à mieux comprendre le sujet de la domestication.