Les idées reçues sur la génétique

Aujourd’hui, nous continuons notre découverte de l’ADN, en nous concentrant sur les gènes et la génétique en général. Avec cette article, je vais vous apprendre à quoi servent les gènes. Pour moi, le meilleur moyen de comprendre un concept est par l’apprentissage des idées reçues sur ce concept. Ainsi, je vous présenterais 5 idées reçues sur la génétique dans l’espoir de mieux vous faire comprendre comment l’ADN fonctionne.

Avant d’étudier les idées reçues, nous avons besoin de connaissances basiques sur la génétique, particulièrement sur le fonctionnement des gènes. Un gène, c’est simplement un protocol pour produire une protéine. Selon moi, on peut comparer un gène à un code-barres. Dans un magasin, le prix d’un objet est caché par un code-barres. Cependant, on ne peut pas lire un code-barres juste en le regardant, on a besoin de le scanner avant. Une fois scanné, nous pouvons voir le prix et payer. De la même manière, l’ADN est un code-barres: la machinerie permettant de faire les protéines, appelé ribosome, ne peut pas lire l’ADN. Mais d’autres protéines vont pouvoir scanner les gènes et produire une molécule plus lisible: l’acide ribonucléique messager, ou ARNm. La création de l’ARNm depuis l’ADN est appelé la transcription. Les ribosomes peuvent ensuite lire l’ARNm et produire la protéine d’intérêt, un processus appelé traduction. [source / source / source]

Nous devons également parler des protéines. Le concept de protéine est connu de tous, notamment grâce au domaine de la nutrition, mais il n’y a pas d’explication concrète sur le rôle des protéines dans le corps. Les protéines sont simplement les molécules qui font tout dans notre corps: chaque protéine à un rôle spécifique qu’elle va répéter jusqu’à son remplacement. Tout ce qui se passe dans le corps est dû à une protéine. L’hémoglobine est un exemple de protéine connue: elle se situe dans les cellules sanguines et transporte l’oxygène. Une autre protéine connue est l’insuline, qui est une hormone importante pour la régulation du glucose. Il y a énormément de protéines différentes, chacune ayant des rôles spécifiques, responsables de la survie de notre corps. En résumé, les protéines sont les acteurs principaux dans notre corps, et l’ADN est simplement le livre de recettes permettant de créer les protéines. Avec ces connaissances, nous pouvons maintenant parler des idées reçues sur la génétique. [source / source / source]

Idée reçue 1: Le gène X vous rendra malade

Cette idée reçue est très répandue dans les médias. Par exemple, beaucoup d’articles nous disent que posséder le gène BRCA1 vous donnera le cancer du sein. Cette idée est fausse, simplement parce que tout le monde sur terre possède les mêmes gènes. Par contre, les gens ont des variations de ces gènes, nommées des allèles. Durant l’évolution des humains, des mutations génétiques se sont formées, créant des formes un peu différentes d’un gène. Ces allèles se sont ensuite transmise et font maintenant partie intégrale de l’ADN de certaines personnes. Pour un même gène, certaines allèles sont identiques en terme de fonction, mais il arrive que des allèles augmentent le risque d’une maladie. Dans le cas de BRCA1, une allèle spécifique a été liée à un plus haut risque de cancer du sein. [source / source / source / source]

Idée reçue 2: Les gènes sont la seule cause de nos caractéristiques

Beaucoup considère l’ADN comme le premier bloc de construction pour notre corps. Ainsi, on pourrait penser que c’est uniquement à cause de nos gènes que nous sommes qui nous sommes. Mais si c’était le cas, nous ressemblerions plus à un chimpanzé, puisque nous partageons plus de 96% de notre ADN avec eux. En réalité, il y a beaucoup de facteurs qui font que nous sommes humains. Beaucoup d’entre eux sont en effet génétiques, mais l’environnement joue un rôle très important. Un exemple très peu connu est celui de l’épigénétique. L’épigénétique est la modification de l’ADN qui n’est pas une mutation. Les gènes sont « marqués » par des protéines, et ces marques informent la cellule sur comment ce gène doit être utilisé. Beaucoup de modifications épigénétiques sont causées par l’environnement, par exemple l’exposition à certains aliments. En bref, l’épigénétique est un des nombreux moyens par lequel on se différencie des chimpanzés. [source / source / source]

Idée reçue 3: Les mutations sont toutes dangereuses

Lorsqu’on entend le mot mutation, on a tendance à l’associer à des maladies ou des complications. Cette association est légitime: certaines mutations vont causer ou augmenter le risque de maladies, comme le diabète de type I, ou certaines formes d’Alzheimer. Cependant, la plupart des mutations sont bénignes. Une mutation, c’est simplement une erreur dans la séquence d’ADN créée quand l’ADN se dupliquait. La plupart des mutations sont la cause des différentes allèles qui existent, mais certaines mutations sont très bénéfiques. Par exemple, il y a une mutation appelée CCR5-delta32 qui modifie la structure de la protéine CCR5, importante pour le mouvement des cellules. CCR5 est également une protéine que le VIH utilise pour rentrer dans les cellules, pouvant potentiellement causer le SIDA. Cependant, les gens ayant la mutation CCR5-delta32 sont immunisés contre le VIH/SIDA puisque le virus ne peut plus interagir avec CCR5. Cette mutation est au centre de la recherche du vaccin contre le VIH/SIDA. En bref, les mutations sont généralement peu importantes, mais certaines nous sont extrêmement bénéfiques. Les mutations sont également le début de l’évolution, car elles nous permettent de développer de nouvelles caractéristiques qui peuvent nous être bénéfiques. [source / source / source]

Idée reçue 4: un gène = une caractéristique

Il est commun de penser qu’il n’y a qu’un seul gène qui cause la couleur des cheveux, ou qui permet la formation du cerveau. Mais cette idée est fausse, car beaucoup de caractéristiques sont créées par plusieurs gènes. On les appelle des caractéristiques polygéniques. La taille, la couleur des cheveux, et le poids sont des exemples de caractéristiques polygéniques. Mais il existe des caractéristiques qui sont effectivement monogéniques, comme par exemple la capacité de rouler sa langue sur elle-même. [source / source / source]

Idée reçue 5: 50% de la mère, 50% du père

Cet argument est très commun dans le mouvement pro-vie: un enfant est composé à 50% de sa mère et à 50% de son père. Cet argument n’est vrai que pour l’ADN génomique. L’ADN génomique est le nom de l’ADN que nous étudions depuis le début, celui qui fait la plupart des protéines. Cependant, une autre forme d’ADN n’est transmis que par la mère: l’ADN mitochondrial, ou ADNmit. L’ADNmit du père est détruit complètement pendant la formation de l’embryon et seul celui de la mère est utilisé. Récemment, certains chercheurs ont découvert que l’ADNmit paternel pouvait être transmit, mais ce sont des cas rares dû à une incapacité à détruire l’ADNmit paternel. Mais la mère transmet bien plus à l’embryon: des protéines importantes, de l’énergie, et des matériaux importants pour la formation des cellules. En conclusion, un embryon est composé à 95% de la mère, et à 5% du père. [source / source]

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